Le diagnostic de la tuberculose reste long et difficile, en particulier pour les formes extrapulmonaires (TEP). Le bénéfice de nouvelles techniques diagnostiques comme la biologie moléculaire est indiscutable mais les performances restent encore discutées.

Analyse rétrospective de tous les tests de biologie moléculaire PCR GeneXpert MTB/RIF (Cepheid) réalisés sur prélèvement extrapulmonaire dans notre laboratoire L3 du 1^er janvier 2015 au 30 septembre 2016 comparativement à l’examen microscopique (EM) et à la culture (C). Le diagnostic de tuberculose est retenu en cas de culture positive à Mycobacterium tuberculosis ou histologie évocatrice avec évolution clinique favorable sous traitement.

Pour cette période de 21 mois, 70 patients ont eu une PCR pour suspicion de TEP : 18 étaient positives, 50 négatives et 2 ininterprétables. Le diagnostic de tuberculose était retenu pour 32 patients avec respectivement 18 (56,2 %), 18 (56,2 %) et 5 (15,6 %) culture, PCR et EM positifs. Sur les 18 cultures positives, la PCR pratiquée sur l’échantillon était positive pour 13 cas (72,2 %). À l’inverse, pour 7/32 patients, la PCR était positive alors que la culture standard était restée négative. Deux des 7 patients avec PCR+ et C négative (1 TB ganglionnaire et 1 TB osseuse) étaient déjà sous traitement de la tuberculose au moment des prélèvements microbiologiques, expliquant la négativation de la culture. Les performances globales de la PCR pour les 32 tuberculoses retenues étaient : Se 56,2 %, Sp 100 %, VPP 100 % et VPN 73 %. La sensibilité de la PCR s’élevait à 72,2 % en ne considérant que les diagnostics de TEP avec culture+(13/18). Sur 12 TB ganglionnaires non traitées (8 C+), on retrouvait une sensibilité pour l’EM, la PCR et la culture de 16,6 % (2 patients), 66,6 % (8) et 66,6 % (8) respectivement. Pour les 4 spondylodiscites avec C+, la PCR sur ponction osseuse ou abcès froid adjacent était systématiquement positive (100 %). Pour les 3 tuberculoses neuro-méningées avec culture positive, l’EM et la PCR étaient positifs pour respectivement 0 et 2 patients.

La PCR montre ici une sensibilité bien supérieure à l’examen microscopique pour les TEP. Ce test de biologie moléculaire semble particulièrement intéressant pour le diagnostic des formes ganglionnaires avec une sensibilité équivalente à celle de la culture. Des effectifs plus importants seraient nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer l’intérêt de la PCR dans les autres localisations EP.